Depuis de nombreuses années, AIM s’est engagé pour une paix juste et durable entre Palestinien·ne·s et Israélien·ne·s. Notre association n’a pas épargné ses efforts pour faire entendre en Belgique et en Europe les voix de celles et ceux qui travaillent sans relâche, sur le terrain au Proche-Orient. Dans ce sens notre association a été à l’initiative de dialogues et de coopérations entre femmes israéliennes, palestiniennes et de la région euro-méditerranéenne. Nous nous sommes fait l’écho des tentatives des associations des deux sociétés civiles qui travaillent ensemble et séparément à rapprocher les points de vue, mettre en avant le respect des droits humains, ces femmes et ces hommes qui n’ont cessé de s’élever contre l’occupation des territoires palestiniens, de chercher les voies pouvant mener à une paix respectueuse des aspirations des deux peuples et du droit international.
Nous sommes bouleversé·e·s par la tragédie qui se déroule sous nos yeux depuis l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre dernier sur les localités du Sud d’Israël, ayant entraîné de manière indiscriminée la mort violente de 1200 femmes, hommes et enfants et l’enlèvement de près de 240 d’entre eux emmené·e·s en otage à Gaza. Nous sommes aussi horrifié·e·s par la réaction disproportionnée de l’armée israélienne, avec des bombardements massifs et indiscriminés qui ont déjà provoqué la mort de plus de 14.000 femmes, hommes et dont un tiers d’enfants. Tsahal a poussé à l’exode forcé plus de la moitié de la population du Nord vers le Sud de la bande de Gaza dans des conditions effroyables.
Entre temps, la colonisation explose à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. La population palestinienne fait face à des attaques violentes et des pressions des colons soutenus par l’armée. Les habitant·e·s de la zone C sont poussé·e·s à quitter leurs maisons et leurs champs, avec l’objectif annoncé au sein du gouvernement d’annexer cette partie des Territoires palestiniens occupés. Nous condamnons ce processus de nettoyage ethnique contraire au droit international et qui constitue un obstacle majeur dans la résolution de ce conflit.
Depuis 2014, nous avons travaillé avec des centaines de jeunes Bruxellois·e·s, plus de 100 enseignant·e·s, des éducateur·ice·s et des membres de la société civile pour leur permettre de se confronter aux complexités du conflit israélo-palestinien, par le biais de formations sur l’histoire, de travail sur les stéréotypes (islamophobie, antisémitisme) et un voyage d’étude sur le terrain à la rencontre des représentant·e·s des deux sociétés civiles engagées pour une solution politique du conflit. Cette expérience unique a permis à toutes et tous de se faire leur opinion en connaissance de cause et partager leur expérience avec leurs pairs, dans les écoles, les maisons de jeunes, leurs collègues etc.
Ces situations de guerre ouverte et de violences extrêmes suscitent une polarisation et des émotions très fortes au sein des deux peuples, plus largement dans le monde arabe et musulman ainsi qu’au sein des communautés juives. Nombreux sont celles et ceux qui ont tendance à nier l’humanité et les souffrances de l’autre bord.
Cette colère et cette polarisation sont ressenties à des milliers de kilomètres d’Israël et de Gaza au cœur de l’Europe, chez nous.
Parler de nuances et de complexités dans ces temps si difficiles est très compliqué et nous le comprenons parfaitement.
Pour nous, chaque vie humaine compte qu’elle soit palestinienne ou israélienne.
La violence entraîne plus de violence et la haine conduit à plus de haine.
Nous joignons nos voix à celles et ceux qui, un peu partout dans le monde, demandent :
· un cessez-le-feu immédiat ;
· l’arrêt des combats ;
· l’accès à l’aide humanitaire ;
· le retour des otages israélien·e·s chez eux.
Il n’y a pas de solution militaire à ce conflit.
Notre message : il faudra bien qu’un jour, les représentant·e·s des deux peuples s’assoient à la table des négociations et trouvent les solutions qui prennent en compte leurs aspirations à la paix et à la sécurité dans le respect du droit international. Cette situation ne sera possible qu’avec le soutien engagé de la communauté internationale.
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