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Tunisiennes en mouvements

Dernière mise à jour : 18 janv. 2022

"Un moment de partage, d'inspiration et de conjugaison d'énergies"


Jeudi 20 mai 2021, en ligne, les associations Femmes & Leadership et AIM ont lancé Tunisiennes en mouvements – regards croisés de femmes leaders tunisiennes et belges ; un échange d’expériences au cours duquel des élues bruxelloises accueilleront chez elles des Tunisiennes, élues et non élues (second semestre 2021).

Cette activité qui s’insère dans le cadre de la programmation 2020-2021 de WBI intitulée « Tunisie en mouvement » vient concrétiser, comme l’a expliqué Pascale Delcomminette (Administratrice générale de WBI), « la place particulière accordée par WBI aux projets qui soutiennent la représentativité des femmes dans la sphère publique et qui consolident leur capacité d’action et d’influence car il n’y a pas de stratégie de développement sociétal efficace si les femmes ne sont pas pleinement associées». Si l’égalité des genres est une priorité politique de WBI, l’initiative Tunisiennes en mouvements apporte un regard croisé entre les sociétés belge et tunisienne et est porteuse de changements pour la Tunisie et la Belgique.

De son côté l’Ambassadeur de Tunisie en Belgique, Nabil Ammar se félicite de ce projet qui doit bénéficier aux deux pays, insistant sur la richesse de l’échange d’expérience et précisant que les autorités tunisiennes en Belgique sont prêtes à apporter tout leur soutien nécessaire.

Son homologue belge à Tunis, Christophe de Bassompierre, à quant à lui rappelé la fierté pour la Belgique de soutenir le programme Génération Femmes Leaders (GFL), saluant le potentiel et le dynamisme de l’engagement de ses participantes et les liens qu’il crée entre les deux pays. Dans un contexte politique tunisien très tendu, l’Ambassadeur a aussi précisé que l’une des forces de GFL est de contribuer à construire une culture politique différente, celle de la diversité, favorisant les échanges et le respect.


« Un film qui donne la pêche et qui a une portée universelle » puisque la « question des femmes est une question de société, une question de droits humains »


Après la projection du film Génération Femmes Leaders – Pour une participation politique égalitaire en Tunisie, et en présence d’un riche panel varié, les réactions ont été nombreuses et chargées d’émotion.


Rappelant l’approche transversale en matière d’égalité des genres et faisant échos aux propos de P. Delcominette, le Délégué général WBI en Tunisie, Christian Saelens, a déclaré que ce « film, qui présente des enjeux à caractère universel, doit être présenté devant des publics divers en Belgique, en Tunisie mais aussi à l’échelle du Maghreb et de la région Euromed ».

Participante au programme GFL depuis 2018, Amel Meddeb (Cheffe de l’arrondissement de la Médina de Tunis) a insisté sur la nécessité de poursuivre le travail de renforcement des capacités des femmes qui font face à des intimidations en tous genres ; cela les encourage et leur donne la force pour continuer à exister « dans une sphère exclusivement masculine, codifiée par et pour les hommes ».

Hajer Chabbeh, également participante au programme GFL, nous a livré son parcours, avec beaucoup d’émotion et de sincérité nous rappelant que les femmes en politique doivent oser et que les échecs ne sont jamais des fins en soi. De fait, à 34 ans, ingénieure agronome, Hajer a participé à la création et au développement d’un nouveau parti politique en Tunisie. Déterminée et passionnée, cette jeune femme qui a soif de liberté a décidé de se battre pour concrétiser ses rêves et défendre ses idées, ses principes et ses valeurs.

Ces témoignages rejoignent celui de Faouzia Hariche, échevine de l'Instruction publique francophone, de la Jeunesse et des Ressources humaines à la Ville de Bruxelles, qui a invité les femmes, en particulier les participantes, à oser et à faire preuve d’audace, c’est ce qui leur permettra de pousser les limites imposées par le système en place encore trop largement masculin.

Delphine Houba, échevine de la Culture, du Tourisme et des Grands événements à la Ville de Bruxelles et Delphine Chabbert, députée au Parlement bruxellois, ont rappelé que la sororité doit-être au cœur du combat des femmes qui, tant en Belgique qu’en Tunisie, manquent de confiance en elles en partie à cause de la socialisation de genre qui vient renforcer le patriarcat. La députée bruxelloise a aussi évoqué le rôle fondamental des partis politiques dans notre démocratie et la nécessité de réformer leur fonctionnement et leur identité pour permettre réellement aux femmes de prendre la place qui leur revient de droit et de faire entendre leur voix dans des espaces non-violents. Alors, « comment travailler de l’intérieur des partis politiques pour favoriser la place des femmes à l’intérieur des partis et la prise en compte du genre dans les politiques ? ». Une question complexe qui implique aussi les politiques et les institutions publiques qui ont une obligation de résultat. Faisant écho aux mots de Gisèle Halimi, « Ne jamais nous résigner », la jeune échevine de la culture a rappelé que nous avons le devoir « de faire changer les mentalités, les cadres et les perceptions ».


Dans le même sens, Soumaya Ouerfelli, élue municipale à Nabeul et Vice-présidente du Réseau des Femmes Elues municipales, a appelé toutes les femmes à continuer la lutte pour les droits des femmes car rien n’est jamais définitivement acquis, rappelant aux femmes que les prochaines échéances électorales de 2023 c’est déjà demain et qu’elles doivent s’y préparer dès aujourd’hui.

Sandrine Vanhamme, conseillère en genre à la Coopération au développement au ministère des Affaires étrangères a formulé le vœu de voir ce film diffusé aussi largement que possible dans son institution ici en Belgique et auprès de ses collègues en poste à l’étranger comme un outil de sensibilisation à la participation politique des femmes et à l’égalité hommes et femmes.


Sana Ghenima, présidente de l’association Femmes & Leadership, a conclu, que si les femmes sont soumises à rude épreuve dans un contexte socio-économique et politique extrêmement challengeant, les projets tels que le programme GFL sont cruciaux car ils permettent aux femmes de rester connectées et de les maintenir dans la sphère de la mobilisation et de l’action. En guise de clôture, Simone Susskind a lancé, en direct, un appel aux élues belges afin qu’elles se joignent à l’activité Tunisiennes en mouvements.

Les associations partenaires se réjouissent de cette première rencontre qui annonce les prémisses d’une aventure humaine unique orientée vers le renforcement des capacités des femmes, l’échange, la communication, la création de liens, la promotion de la solidarité entre les femmes et une meilleure connaissance de l’autre et de son contexte.

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